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Olivia De Havilland
En plus d’avoir été l’une des plus grandes stars de son temps, Olivia De Havilland est également l’une des rares actrices à avoir obtenu deux Oscars. Bien qu’elle reste célèbre pour son duo avec Errol Flynn qui la starifia (huit films en seulement six ans pour 10 millions de dollars de bénéfices !) et son rôle de Mélanie Wilkes dans Autant en emporte le vent, elle eut une importance majeure dans la vie des studios américains pour une tout autre raison.
Elle commence au théâtre en 1933 et deux ans plus tard elle signe un contrat avec La Warner Bros. Elle devient immédiatement une star, mais elle se retrouve également cantonnée aux mêmes types de rôles. Ses relations avec Jack Warner ne sont pas très bonnes et celui-ci refuse qu’elle change de registre, au point qu’elle commence à refuser de jouer dans les films qu’on lui propose. Ce qui a pour effet de suspendre son contrat et donc de le prolonger.
En effet, à l’époque la loi permettait au studio de suspendre le contrat d’un acteur en cas de refus d’un rôle. Cette suspension qui prolongeait d’autant le contrat qui devenait de fait plus contraignant qu’autre chose, était un moyen de pression sur les stars. Les studios avaient ainsi tout pouvoir sur eux, car ils pouvaient faire ou défaire une carrière selon leur bon vouloir. Une façon aisée de s’assurer un caractère plus docile et de limiter les exigences salariales.
Trouvant cette situation insupportable, Olivia, à l’instar de son amie Bette Davis quelques années plus tôt, décide de porter l’affaire devant les tribunaux fin 1943. À la différence notable qu’elle remporta le procès, confirmé par la Cour suprême de Californie en 1945, créant ainsi une jurisprudence qui renversera le rapport de force entre les studios et les acteurs et changea ainsi radicalement le monde d’Hollywood.
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Par Laurent Aumaitre le 13 Septembre 2020 à 16:03
Un mot sur Autant en emporte le vent. Si le film est un monument du cinéma, son box-office ne l’est pas moins et mérite à lui seul un article. Cet article, de très bonne facture, existe sur Boxofficestory.com et je ne peux que vous encourager à vous y rendre où vous trouverez un grand nombre de données supplémentaires. Toutefois, depuis l’époque où cet article fut rédigé j’ai trouvé quelques informations complémentaires que vous trouverez ci-dessous.
ANNEE FILM REALISATEUR USA (1) USA (entrées estimées) (2) FRANCE (3) PARIS (4) UK (5) Espagne (6) DIVERS MONDE (1) 1935 LE TIRE-AU-FLANC (ALIBI IKE) Ray Enright $439 000 5 806 878 $598 000 1935 TÊTE CHAUDE (THE IRISH IN US) Lloyd Bacon $894 000 11 825 397 2 017 291 $1 337 000 1935 SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ (A MIDSUMMER NIGHT'S DREAM) William Dieterle $731 000 9 669 312 $1 229 000 1935 CAPITAINE BLOOD (CAPTAIN BLOOD) Michael Curtiz $1 087 000 14 378 307 362 073 3 055 685 453 301 21,3 millions d'entrées en URSS $2 475 000 1936 ANTHONY ADVERSE Mervyn LeRoy $1 783 000 26 414 815 137 167 3 200 499 $2 750 000 1936 LA CHARGE DE LA BRIGADE LÉGÈRE (THE CHARGE OF THE LIGHT BRIGADE) Michael Curtiz $1 176 000 17 422 222 243 972 4 925 917 199 660 $2 736 000 1937 UNE JOURNÉE DE PRINTEMPS (CALL IT A DAY) Archie Mayo $335 000 6 203 704 $625 000 1937 L'AVENTURE DE MINUIT (IT'S LOVE I'M AFTER) Archie Mayo $578 000 10 703 704 19 830 $946 000 1937 UNE GALANTE AVENTURE (THE GREAT GARRICK) James Whale $220 000 4 074 074 $374 000 1938 LA BATAILLE DE L'OR (GOLD IS WHERE YOU FIND IT) Michael Curtiz $874 000 16 185 185 290 582 $1 447 000 1938 LES AVENTURES DE ROBIN DES BOIS (THE ADVENTURES OF ROBIN HOOD) Michael Curtiz $1 928 000 35 703 704 6 582 600 241 038* 1 410 532 22,9 millions d'entrées en URSS $3 981 000 1938 QUATRE AU PARADIS (FOUR'S A CROWD) Michael Curtiz $605 000 11 203 704 62 707 $945 000 1938 UNE ENFANT TERRIBLE (HARD TO GET) Ray Enright $447 000 8 277 778 12 180 $627 000 1939 LES AILES DE LA FLOTTE (WINGS OF THE NAVY) Lloyd Bacon $675 000 13 043 478 56 961 1939 LES CONQUÉRANTS (DODGE CITY) Michael Curtiz $1 688 000 32 618 357 1 355 933 $2 532 000 1939 LA VIE PRIVÉE D'ELIZABETH D'ANGLETERRE (THE PRIVATE LIVES OF ELIZABETH AND ESSEX) Michael Curtiz $955 000 18 454 106 $1 613 000 1939 RAFFLES GENTLEMAN CAMBRIOLEUR (RAFFLES) Sam Wood $175 000 3 381 643 $475 000 1939 AUTANT EN EMPORTE LE VENT (GONE WITH THE WIND)
Nommée à l'Oscar de la meilleure actrice de second rôleVictor Fleming $22 102 463** 59 979 000*** 16 724 225 35 000 000**** 1 059 032 $400 176 459 ***** 1940 MY LOVE CAME BACK Curtis Bernhardt $679 000 8 981 481 $896 000 1940 LA PISTE DE SANTA FÉ (SANTA FE TRAIL) Michael Curtiz $1 748 000 23 121 693 1 948 401 $2 533 000 1941 UN DIMANCHE APRÈS-MIDI (THE STRAWBERRY BLONDE) Raoul Walsh $1 390 000 19 928 315 $1 867 000 1941 PAR LA PORTE D'OR (HOLD BACK THE DAWN)
Nommée à l'Oscar de la meilleure actriceMitchell Leisen $900 000 12 903 226 $1 200 000 1941 LA CHARGE FANTASTIQUE (THEY DIED WITH THEIR BOOTS ON) Raoul Walsh $1 871 000 26 824 373 2 147 663 350 347 $4 014 000 1942 SI ADAM AVAIT SU (THE MALE ANIMAL) Elliott Nugent $1 069 000 12 569 077 $1 233 000 1942 LE DROIT AU BONHEUR (IN THIS OUR LIFE) John Huston $1 651 000 19 412 111 11 081 $2 794 000 1943 LA PETITE EXILÉE (PRINCESS O'ROURKE) Norman Krasna $2 257 000 24 707 170 $3 099 000 1943 L’ EXUBÉRANTE SMOKY (GOVERNMENT GIRL) Dudley Nichols $1 735 000 18 992 885 1946 A CHACUN SON DESTIN (TO EACH HIS OWN)
Oscar de la meilleure actriceMitchell Leisen $3 600 000 30 476 190 1 632 864 1946 LA VIE PASSIONNÉE DES SŒURS BRONTË (DEVOTION) Curtis Bernhardt $1 712 000 14 493 122 683 848 $2 969 000 1946 CHAMPAGNE POUR DEUX (THE WELL GROOMED BRIDE) Sidney Lanfield 1946 DOUBLE ÉNIGME (THE DARK MIRROR) Robert Siodmak $2 750 000 23 280 423 426 893 1948 LA FOSSE AUX SERPENTS (THE SNAKE PIT)
Nommée à l'Oscar de la meilleure actriceAnatole Litvak $4 100 000 32 539 683 1 291 559 1949 L'HÉRITIÈRE (THE HEIRESS)
Oscar de la meilleure actriceWilliam Wyler $2 300 000 15 432 099 1 150 991 $3 700 000 1952 MA COUSINE RACHEL (MY COUSIN RACHEL) Henry Koster $1 300 000 7 101 497 768 973 1955 LA PRINCESSE D'EBOLI (THAT LADY) Terence Young $300 000 2 005 013 491 058 1955 POUR QUE VIVENT LES HOMMES (NOT AS A STRANGER) Stanley Kramer $6 176 151 41 277 534 1 276 390 N°71 de la saison 55/56 en Italie (environ 2 650 000 entrées) $8 000 000 1956 LA FILLE DE L'AMBASSADEUR (THE AMBASSADOR'S DAUGHTER) Norman Krasna $1 500 000 10 752 688 781 052 1958 LE FIER REBEL (THE PROUD REBEL) Michael Curtiz $1 500 000 12 223 445 1 173 483 N° 99 de la saison 58/59 en Italie (environ 1 950 000 entrées) 1959 LA NUIT EST MON ENNEMIE (LIBEL) Anthony Asquith $245 000 2 135 076 174 268 $750 000 1962 LUMIÈRE SUR LA PIAZZA (LIGHT IN THE PIAZZA) Guy Green $1 200 000 8 658 009 107 010 $2 435 000 1964 UNE FEMME DANS UNE CAGE (LADY IN A CAGE) Walter Grauman $1 650 000 7 885 305 43 093 1964 CHUT CHUT CHÈRE CHARLOTTE (HUSH...HUSH, SWEET CHARLOTTE) Robert Aldrich $3 800 000 18 160 096 81 203 N°93 de la saison 64/65 en Italie (environ 1 650 000 entrées) $4 950 000 1970 LES DERNIERS AVENTURIERS (THE ADVENTURERS) Lewis Gilbert $7 750 000 20 576 132 365 044 1 300 179 1972 JEANNE PAPESSE DU DIABLE (POPE JOAN) Michael Anderson $700 000 1 694 505 2 319 147 131 1977 LES NAUFRAGÉS DU 747 (AIRPORT '77) Jerry Jameson $15 087 474 20 317 368 749 131 2 780 614 674 millions yens au Japon
N°6 de la saison 777/78 en Italie (environ 4 millions d'entrées)1978 L'INÉVITABLE CATASTROPHE (THE SWARM) Irwin Allen $7 700 000 8 124 934 361 015 1 033 665 625 000 enttrées en Allemagne et 33 435 au Danemark $10 000 000 1979 LE CINQUIÈME MOUSQUETAIRE (THE FIFTH MUSKETEER) Ken Annakin $1 000 000 1 164 931 123 589 16 760 entrées au Danemark (1) Les recettes sont des rentals, c'est-à-dire les recettes perçues par les studios. Celle-ci représentent qu'une partie des recettes globales perçues par les salles. Cette part qui revenait aux studios est variable d'un film à l'autre, d'une année sur l'autre. Par exemple, en moyenne ces rentals représentaient 35% des recettes globales (après déduction des taxes) au début des années 30, alors qu'ils représentent aujourd'hui, en moyenne 50%. Ils comprennent également les pré-réservations.
(2) Les estimations ont été faites à partir du pourcentage moyen des rentals de chaque année et du prix moyens des places correspondant, et en prenant une moyenne de 10% du prix des billets par l'Amusment Tax. Malgré cela, cette estimation n'a pas valeur de fiabilité, ne serait-ce que parce que les rentals englobent également les pré-réservations, et ont pour unique but de donner une idée du succès (ou non) des films. En particulier pour des recettes d'époques éloignées qui ne signifie pas grand-chose pour nous, qui sommes, de plus, habitués à parler en entrées.
(3) Entrées cumulées depuis 1944.
(4) Entrées réalisées lors de différentes reprises entre 1944 et 1950.
(5) En bleu entrées estimées en fonction des recettes lorsqu’elles sont disponibles ou sur la base de la remarquable étude de John Sedgwick, qui répertorie les 100 films annuels les plus populaires en Grande Bretagne entre 1932 et 1937.
(6) Entrées totalisées depuis 1965.
* Entrées réalisées lors de sa première exclusivité au Rex de Paris en 1938.
** Rental totalisé fin 1941.
***Entrées totalisées fin 1943, selon l'International Motion Picture de 1945.
**** Entrées cumulées estimées par le British Film Institute.
***** Recettes salles cumulées en 2000.
Entrées France et Paris, source CNC-Fabrice Ferment.
AUTANT EN EMPORTE LE VENT
En Argentine, il sortit en 1948 au Radar de Buenos Aires, salle moyenne de 600 places, où il reste 33 semaines et rapporte $74 0000 ! Repris en 1967 à l'Alfil de Buenos Aires, 126 736 spectateurs iront le voir en 28 semaines.
Aux USA il rapporta $945 000 la semaine de sa sortie, un véritable record à l’époque.
Il a rapporté à la MGM (qui reversait 30% de ses recettes à Selznick Intenational, producteur du film) $7 075 000 pour la seule année 1939. En juillet 1940, le studio avait déjà perçu 12 402 463, et $ $13 500 000 seulement 12 mois après sa sortie, et encore $9 7000 000 durant l’année 1941. A cela s’ajoute :
$1 500 000 pour la seule année 1942.
$3 640 000 en 1947.
$ 5 270 000 en 1954.
$5 800 000 en 1961.
$6 200 000 en 1967
$23 000 000 en 1968
$2 820 000 en 71.
$7 280 000 en 1974.
En 1956, la MGM avait gagné, une fois la part reversée à David O’Selznick, $30 0150 000 nets !
Fin 1998 il avait rapporté dans les salles américaines $198 655 278.
A l’international les chiffres donnent également le tournis. A la fin de sa première exploitation la MGM avait engrangé 32 millions de dollars dans le monde. 9 millions supplémentaires lors de la reprise de 1947/1948, alors que le film n’était encore pas sorti dans de nombreux pays, comme la France ou le Japon. En 1956, c’est $48 979 000 que le studio avait enregistré dans son tiroir-caisse. Selon le New-York times du 21 février 1964, le studio au lion rugissant avait encaisser 67 millions de dollars dans le monde depuis la sortie du film. Le 7 janvier 1969, Variety annonçait le chiffre colossal de $71 105 000 !
Au total, on estime à 504 000 000 le nombre de spectateurs qui ont vu le film en salle dans le monde depuis sa sortie, ce qui en fait sans aucun doute le plus gros succès de l’histoire du cinéma.
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