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Box-office USA 1926 - Top 50 (et autres films) annuel avec recettes
Le classement est basé sur les recettes enregistrées entre le 1er janvier et le 31 décembre 1926 dans les principales salles du pays que Variety publiait chaque semaine. Sont donc présents quelques films de l’année précédente, sortis généralement en fin d’année et qui continuaient leur exploitation. Aussi, en plus de la recette annuelle, est indiqué dans la colonne de droite le cumul de l’exploitation en cours. Ce total n’inclut pas les éventuelles reprises. Les studios indiqués sont ceux des distributeurs.
1926 est une année intéressante, de par la qualité des films, mais aussi parce que Variety commence à trouver son rythme de croisière et que les données s’étoffent nettement par rapport aux années précédentes. Jugez plutôt : 4217 recettes hebdomadaires (1300 de plus qu’en 1925) de 80 salles (augmentation de 25 salles) réparties dans 23 villes répertoriant 709 films ont été compilées. Ces seules salles ont récolté plus de $55.4 millions, soit pratiquement $20 millions de plus que l’année précédente.
Comme pour les années précédentes, tous ces chiffres sont issus de mes recherches personnelles et ont auparavant été publié sur l'excellent blog de mon ami Renaud Soyer, http://www.boxofficestory.com/, et avec sa collaboration. Je le remercie d'avoir bien voulu que je reprenne cette publication sur mon blog.
Très bonne lecture.
Laurent AUMAITRE
En complément du top 50 US de 1926, je vous propose une sélection de films hors top 50 mais qui sont intéressants à divers titres.
52
LA REINE DU JAZZ
SYNCOPATING SUERICHARD WALLACE
31.10.26
230 200 $
255 200 $
Un film FIRST NATIONAL avec Corinne Griffith
Espérant devenir une star de la comédie musicale célèbre, Sue Adams prend un travail en tant que pianiste à Broadway. Elle trouve bientôt l'amour sous la forme d'un jeune batteur de jazz t Eddie Murphy ( Tom Moore ). Les malentendus habituels séparent le couple, mais dans la bobine finale Eddie prouve son dévouement à Sue.
Il n'existe plus de copie du film64
L'ATHLETE INCOMPLET
THE STRONG MANFRANK CAPRA 19.09.26 213 960 $
260 360$
Un film FIRST NATIONAL Avec Harry Langdon
Déjà, dans ses précédentes créations, Harry Langdon avait prouvé que nous pouvions beaucoup compter sur lui. L'Athlète Incomplet, un de ses films les plus importants, justifie les espoirs que l'on avait mis en lui. Le public de la présentation s'est beaucoup diverti en assistant aux exploits burlesques du héros, partenaire d'un athlète et lancé à la recherche de son ancienne marraine de guerre, Mary Brown, qu'il n'a jamais vue et dont il ne connaît pas l'adresse. Il y a beaucoup de Mary Brown en Amérique, et cela cause d'inénarrables quiproquos. Particulièrement amusantes, les scènes au cours desquelles Harry est amené à remplacer son compère, l'athlète, qui s'est réfugié dans les vignes du Seigneur ! Robert Mac Kim, William Mong et Gertrude Astor donnent heureusement la ré plique au clown-comédien qu'est Harry Langdon. (Cinémagazine France 1926)
Avec « Plein les bottes », « L'athlète incomplet » est le film le plus célèbre d'Harry Langdon, alors à l'apogée de sa carrière. Mais c'est surtout le premier film officiellement réalisé par le scénariste Frank Capra qui deviendra l'un des plus grands réalisateurs d'Hollywood.
Il a cinq ans quand sa famille quitte la Sicile pour l'East Side de Los Angeles. Seul membre de sa famille à avoir fait des études (il obtient son diplôme d'ingénieur chimique en 1918), il est également le seul à ne pas trouver de travail stable. Alors il erre dans l'Ouest américain, de ferme en train de marchandises, vivant de petits boulots dans les champs, en jouant au poker ou en vendant des actions de puits de pétrole. Après avoir lu un article sur le cinéma, il tente sa chance à Hollywood où il se fait embaucher comme scénariste par Hal Roach sur la série des « Petites canailles » (Our Gang). Le célèbre producteur Mack Sennett le prend sous contrat en 1924 comme scénariste. C'est à ce moment qu'il rencontre Harry Langdon qui le prend avec lui lorsqu'il rejoint la First National deux ans plus tard. C'est là que le duo signe les deux plus gros succès de l'acteur. L'année suivante après leur troisième film, suite à une dispute, Langdon se sépare de Frank Capra. Sa carrière ne s'en remettra pas. Celle de Capra ne fait que commencer.Le film a été diffusé à la cinémathèque française en 2017
65
TIN HATS
EDWARD SEDGWICK
28.11.26
211 763 $
301 813 $
Un film MGM Avec Claire Windsor, Conrad Nagel
Trois soldats américains (Conrad Nagel, George Cooper et Tom O'Brien) sont perdus en Rhénanie le jour de l'Armistice et acceptés comme maîtres conquérants par un village ... à l'exception de Lady Bountiful (Claire Windsor).
Jeune mère célibataire, c'est pour subvenir à ses besoins et ceux de son enfant que Claire Windsor tente sa chance au cinéma en 1920. Le succès n'est pas immédiat ni important, mais elle impose petit à petit son nom auprès du public, principalement en faisant la Une des tabloïds, entre autres durant sa liaison très médiatisée avec Charles « Buddy » Rogers, acteur/chanteur très populaire de l'époque. En 1924, elle est l'une des premières stars sous contrat de la MGM naissante, et dans la foulée connait l'un de ses plus importants succès, « Le roi du turf » que nous avons vu dans le top 50 de cette année-là. Sa carrière prendra un coup d'arrêt avec le parlant. Elle fera ensuite un peu de scène, elle participera entre autres à la tournée « The wonder bar » aux côtés de Al Jolson, puis se lancera dans la peinture. « Tin hats » reste probablement son plus gros succès.
111
THE FLAMING FOREST
REGINALD BARKER
21.11.26
155 761 $
288 601$
Un film MGM avec Renée Adorée, Antonio Moreno
Le sergent de la Police montée du Nord-Ouest David Carrigan (Antonio Moreno) se bat contre les Indiens et courtise Jeanne-Marie (Renée Adorée).
Né à Madrid en 1887, Antonio Moreno émigre aux États-Unis à l'âge de 14 ans. Il débute au cinéma en 1912 et deux ans plus tard il joue dans des serials aux côtés de Norma Talmadge pour la Vitagraph. C'est ainsi qu'il se fait remarquer et commence à jouer des seconds rôles face aux grandes stars. En 1915, il est un acteur très populaire, jouant le plus souvent les latin lover. En 1920, lorsqu'il rejoint la Famous Player de Jesse Lasky, il est même l'un des acteurs les mieux payés d'Hollywood. Avec cette adaptation d'un roman de James Oliver Curwood plus trois autres films figurant dans le top 50 de cette année, on peut dire que 1926 signe le pic de sa carrière. Il reste connu pour avoir joué dans le chef-d'œuvre de John Ford : « La prisonnière du désert » en 1956, ainsi que dans le film fantastique horrifique culte « La créature du lagon noir » en 1954.
Ce film comporte deux séquences en Technicolor.127
3 SUBLIMES CANAILLES
3 BAD MENJOHN FORD
28.08.26
143 300$
146 300 $
Un film FOX avec George O'Brien
De très nombreux colons font route vers le Dakota ou des terres doivent être distribuées.La fièvre de l'or les pousse aussi vers cette contrée.Des voleurs attaquent le chariot de Lee Carlton et son père est tué.Trois canailles interviennent et se prennent d'amitié pour la jeune femme.Ils la prennent sous leur protection et lui trouvent même un mari en la personne du grand timide Dan O'Malley.D'un mourant,victime d'un shérif sans scrupules,ils reçoivent la carte d'un filon d'or.Et c'est ce qui déclenche une nouvelle ruée en direction du meilleur terrain.Les trois canailles se lancent à la recherche du fameux filon,mais ils sont traqués par le shérif et ses malfrats.
On rappelle souvent que deux films d'Akira Kurosawa ont inspiré deux westerns légendaires (« Pour une poignée de dollars » qui est un remake de « Rashomon » et bien sûr « Les sept mercenaires », remake des « Sept samouraïs »), mais on oublie que sa « Forteresse cachée » est également un remake de « Trois sublimes canailles ». La boucle est bouclée.
Entièrement tourné en extérieur, ce film est considéré comme le meilleur film muet de Ford, et comme l'un des meilleurs de sa carrière, tant par son scénario que par sa mise en scène. À ce titre la séquence du « land rush » reste d'une remarquable modernité. Tous les ingrédients du western fordien sont déjà présents : le mauvais garçon qui se révèle héros, les Irlandais, l'alcoolique sympa, la construction d'une nation dans le sacrifice, etc.
George O'Brien était le fils de Dan O'Brien, le chef de la police de San Francisco qui procéda à l'arrestation de la star du comique Roscoe « Fatty » Arbuckle en 1921 pour viol et meurtre (il s'avérera innocent, mais s'ensuivit un immense scandale durant des années qui ruina sa carrière). À cette même époque, George se lança dans une carrière d'acteur, commençant comme doublure pour les cascades. Il obtient son premier rôle principal en 1924 dans « The man who came back », mais c'est dans « Le cheval de fer », de John Ford, la même année, qu'il devient une star. Devenus amis, l'acteur et le réalisateur feront 9 films ensemble jusqu'aux « Cheyennes », dernier film du réalisateur en 1964.134
THE NIGHT CRY
HERMAN C. RAYMAKER 27.02.26
132 429 $
132 429$
Un film WARNER BROS avec Rin-tin-tin
Un condor géant décime un troupeau de mouton et Rin Tin Tin est injustement désigné comme le coupable. Comme le permet la loi, le sheepmen réclame que l'on tue le chien, mais son propriétaire, John Martin, le soustrait à la justice.
Bien avant la série télévisée (1954-1959) dont les gens de ma génération se souviennent encore, Rin tin Tin était une star de cinéma. Le premier film avec le célèbre berger allemand date même de 1922 et fut l'un des tout premiers films de la Warner Bros ainsi que son premier succès commercial. Les mauvaises langues de l'époque disaient même que le chien était la seule star du studio. Toujours est-il que ces films, coûtant une poignée de croquettes, étaient très rentables et aidèrent beaucoup le jeune studio à se développer. Ils firent également du jeune producteur Daryl F. Zanuck (futur big boss de la 20th Fox) un producteur de premier plan. Rin Tin Tin, premier du nom, fit en tout 29 films jusqu'à sa mort en 1932, avant que sa « descendance » ne prenne le relais. Celui-ci est l'un de ses plus gros succès dans les salles d'exclusivité américaines. Le dernier film avec le héros canin est sorti en 1947.139
VALENCIA
DIMITRI BUCHOWETZKI
18.12.26
127 400$ $
376 498 $
Un film MGM avec Mae Murray
Le beau marin Felipe et le méchant gouverneur Don Fernando rivalisent pour les faveurs de la danseuse espagnole Valencia. Lorsque Felipe déserte son navire, Don Fernando le jette en prison, mais Valence obtient sa libération et partage sa disgrâce et son exil.
Dernier grand succès du réalisateur russe Dimitri Buchowetzki, mais aussi de Mae Murray, qui venait d'épouser son quatrième mari six mois plus tôt. La chanson éponyme de José Padilla (1924) et utilisée pour le film devint un des principaux hits de 1926-27.
Boris Karloff, futur Frankenstein, fait une apparition non créditée dans le film.150
FAUST
F.W. MURNAU
05.12.26
114 170 $
339 020 $
Un film MGM avec Emil Jannings
Le film est sorti en Allemagne le 14 octobre 1926
Les termes du pari sont que Méphisto doit parvenir à corrompre l’âme d’un homme de bien et détruire en lui tout ce qu’il y a de divin et alors la Terre sera sienne. Lorsque son choix est arrêté, il envoie la peste détruire le village de Faust. Devant un tel fléau Faust prie pour que la mort et les privations cessent mais rien ne se passe. Désespéré, il en vient à appeler le diable. Celui-ci lui propose le marché suivant : une période d’essai de 24 heures durant laquelle Méphisto sera à son service. Faust accepte et demande de sauver les villageois. Cependant, ceci vient avec un prix ; Faust ne peut plus s’approcher de tout ce qui est divin. Et quand les malades le découvrent, ils le bannissent. Faust décide de faire un second marché avec Satan : jeunesse, les plaisirs terrestres et royaumes contre son âme. L’échange est scellé avec la duchesse de Parme. Avec le temps, Faust se lasse de ses excès et aimerait revoir sa ville. Obligé d’obéir, Méphisto le ramène. Quand ils arrivent, les cloches de la cathédrale sonnent, la messe se termine. Sur le parvis, Faust est attiré par une jeune fille. Il en tombe amoureux mais il est contraint de fuir quand on l’accuse du meurtre de son frère. Derrière ces machinations se trouve Méphisto qui voit d’un mauvais œil la romance de Faust et Gretchen. Sans famille, Gretchen qui attend l’enfant de Faust devient une paria. Bien plus tard, on la voit errer dans les rues au milieu d’un vent glacial avec son enfant. Les habitants refusent de les aider. Et dans un moment de folie, elle oublie son enfant dans la neige. À l’aube, la cité, voyant l’enfant mort, l’accuse et la condamne au bûcher. Elle appelle alors Faust. Il ne perd aucun instant pour la retrouver mais cela ne sert à rien. Souhaitant n’avoir jamais demandé d’être jeune, il se jette aux pieds de Gretchen. Le diable lui accorde ce dernier vœu. Gretchen reconnaît en ce vieillard son amant alors que les flammes les encerclent. L’ange dévoile à Méphisto qu’il a perdu son pari puisque l’amour triomphe de tout.
Après le succès de son dernier film, Murnau se voit proposer par le génial producteur allemand, Erich Pommer, un budget illimité pour adapter le conte de Goethe. Résultat, le film devint le plus cher de la puissante UFA avec deux millions de marks. Mais cela en valait le coup. Le film subjugue la critique, bluffée par les trucages. Certaines scènes sont encore saisissantes, telles Méphisto dominant la ville, les ailes sombres se déployant largement, tandis qu'un brouillard roule en apportant la peste, ou encore Faust, monté sur Méphisto, chevauchant les cieux. Entre la mise en scène qui inspirera grandement James Whale pour son Frankenstein et l'interprétation encore une fois magistrale d'Emil Jannings, le film est tout simplement une leçon de cinéma. La MGM, qui avait signé un contrat de distribution avec la UFA, diffusa le film en Amérique seulement un mois et demi après sa sortie en Allemagne, un record de rapidité à l'époque. Après le succès du film, Murnau partit pour Hollywood signer un contrat avec la Fox. Il réalisa son premier film américain quelques mois plus tard, alors que « Faust » était encore en salle. Il s'agit de « L'aurore », un autre chef-d'œuvre.
De nombreuses versions du film furent réalisées en fonction des pays, toutes montées par Murnau. Non seulement ces versions n'avaient pas forcément les mêmes scènes, mais certaines montraient les mêmes scènes, de deux points de vue différents ; Murnau avait en effet tourné tout le film avec deux caméras simultanément. Il reste cinq versions à ce jour, dont une Française, considérée comme la plus mauvaise quant au choix des scènes.
Le copyright n'ayant pas été reconduit, ce film est maintenant dans le domaine public.LE FILM COMPLET : https://www.youtube.com/watch?v=xAe-8Z24ktI
200
SORROWS OF SATAN
D.W GRIFFITHS
12.10.26
71 882 $
420 479 $
Un film PARAMOUNT avec Adolphe Menjou, Carol Dempster
Un récit allégorique dans lequel un jeune écrivain en lutte succombe à la tentation de la richesse, mais qui le renie quand il découvre que cela l'empêche de devenir heureux avec la seule femme qu'il aime vraiment. Présenté comme une lutte entre Dieu et Satan dans le ciel, le sens du spectaculaire de Griffith est évident dans la séquence montrant le bannissement de Satan du ciel, et dans les scènes magnifiquement montées de festivités hédonistes dans la haute société. Le roman sous-jacent de Marie Corelli a été acquis en 1919 par Adolph Zukor chez Paramount pour Cecil B. DeMille. Le projet a été mis à l'écart lors d'un désaccord alors donné à Griffith pour faire sept ans plus tard. Le contrat initial avec Marie Corelli stipulait qu'après cinq ans, les matériaux étaient détruits.
Cette deuxième adaptation du roman de Marie Corelli était une œuvre de commande imposée à Griffith par la Paramount, qui ne voulait pas faire le film. Malgré tout le réalisateur s'appliqua à faire un bon film, comme toujours. Et même un très bon film pour la critique de l'époque, ainsi que pour le public.
Il y eut deux montages différents. Un pour l'Europe et un pour les États Unis. Le montage européen comportait une scène de nu, celle où Lya de Putti danse torse nu dans une boite de nuit. Pour la version américaine, l'actrice est vêtue.
Ce fut le dernier rôle de Carol Dempster qui devint cette année-là l'épouse du riche banquier Edwin S. Larsen, jusqu'à la mort de celui-ci en 1978. Elle se retira du cinéma définitivement, et à sa mort en 1991, elle légua 1,6 million de dollars au musée d'art de San Diego.217
LE LYS DE WHITECHAPEL
TWINKLETOESCHARLES BRABIN
28.11.26
61 350 $
243 500 $
Un film FIRST NATIONAL avec Colleen Moore
La First National a fait fort brillamment débuter sa série de présentations en projetant cette comédie dramatique qui peut compter parmi les plus heureuses créations de Colleen Moore, et au cours de laquelle la talentueuse vedette nous prouve qu'elle sait tout aussi bien tenir les rôles tragiques que ceux des comédies où elle excelle d'ordinaire. L'action se passe à Londres, dans le quartier populeux de Whitechapel et nous évoque le triste roman de Twinkletoes, la petite danseuse, devenue l'idole du public de ce ténébreux quartier. Demeurée honnête tout en côtoyant les plus affreuses canailles, elle ignore que son père est un recéleur que la police de Scotland Yard recherche activement... Le succès, la grâce de Twinkletoes font battre bien des cœurs et, en particulier, celui d'un boxeur. Folle de jalousie, la femme de ce dernier va dénoncer à la police les agissements et la retraite du père de la petite artiste. Anéantie en apprenant la triste vérité, la danseuse se jette dans la Tamise après avoir eu quelques démêlés avec son régisseur... Cette fin tragique tranche un peu avec l'habituelle méthode des producteurs américains et nous ne blâmerons pas Charles Brabin d'avoir ainsi terminé son drame. Le réalisateur a su d'ailleurs adroitement restituer l'atmosphère de Whitechapel. La protagoniste Colleen Moore est, nous l'avons déjà dit, remarquable de sincérité. Gladys Brockwell incarne à merveille la femme jalouse. Kenneth Harlan le boxeur, Tully Marshall le père de Twinkletoes et Warner Oland le régisseur peu soucieux de la vertu de ses élèves... Enfin, mentionnons tout particulièrement Littlefield, dont la silhouette de vagabond est fort heureusement rendue.( Cinémagazine France 1926)
Cette adaptation du roman de Thomas Burke (1918) marque le retour de Colleen Moore à un registre plus sérieux, après une série de comédie. Comme à l'accoutumée, c'est son mari, John Mc Cormick qui produit le film. Peu satisfait de la fin pessimiste qui voit l'héroïne se noyer dans la rivière, il fit tourner une happy end, laissant aux salles la version de leur choix. Ce fut la première qui fut plébiscitée.
282
MICHEL STROGOFF
MICHAEL STROGOFFVIKTOR TOURJANSKY
05.12.26
43 226 $
281 699 $
Un film UNIVERSAL avec Ivan Mozzhukhin
Sortie en France le 30 juin 1926
Michel Strogoff est chargé par le Tsar de transmettre aux populations fidèles de Sibérie, en révolte, un message d'une grande importance. Michel, qui voyage sous un faux nom, est reconnu par sa mère Marfa et tombe aux mains du traître Ogareff, rallié aux Tartares. On lui brûle les yeux et Ogareff facilite l'entrée des Tartares à Irkoutsk.
NUMERO SPECIAL CINEMAGAZINE DE 1926 CONSACRE ENTIÈREMENT A MICHEL STROGOFF
http://www.cineressources.net/consultationPdf/web/o000/907.pdf283
LE CUIRASSE POTEMKINE
BRONENOSETS POTEMKINSERGEI EISENSTEIN 05.12.26 43 200 $
133 320 $
Un film AMKINO CORPORATION Avec Aleksandr Antonov, Vladimir Barskiy
Le film est sorti en URSS le 24 octobre 1925
1905. L'année de la première révolution russe. La capitulation de Port-Arthur a symbolisé la défaite de la Russie dans sa guerre contre le Japon. Le 9 janvier, le Tsar fait tirer sur la foule qui se dirigeait vers le Palais d'Hiver. Au large d'Odessa mouillent plusieurs unités de l'escadre tsariste, notamment le "Cuirassé Prince Potemkine" dont des marins se tiennent en liaison avec des ouvriers grévistes d'Odessa. Le 14 juin, les marins du "Potemkine" découvrent que les quartiers de viande apportés à bord du navire sont pourris. Le médecin-major Smirnov juge néanmoins la viande propre à la consommation. Les marins se refusent à manger cette viande avariée et le commandant Golikov, fait monter tout le monde sur le pont. Il convoque la garde armée du navire et décide de faire fusiller un groupe de mutins. Mais les marins de la garde refusent de faire feu et ce sont les officiers et leurs partisans qui sont jetés à l'eau. À Odessa, la foule apprend la révolte de l'équipage du "Potemkine" et, après avoir rendu hommage à la dépouille de Vakoulintchouk, un marin tué pendant l'émeute, se masse sur les escaliers...
Que dire sur ce film qui n'ait pas déjà été dit. Vous trouverez de très nombreux articles partout sur le Net, longs comme le bras, qui lui sont consacrés, des livres entiers ont été écrits à son sujet... Monument du 7ème Art, patrimoine de l'humanité, élu meilleur film de tous les temps à l'exposition de Bruxelles de 1958, il demeure le 11ème meilleur film de tous les temps pour le British Institute en 2012. Ce film narrant la mutinerie du fameux cuirassé, alors à quai au port d'Odessa en 1905 et qui dégénéra en massacre, reste célèbre pour la séquence dudit massacre sur les marches d'Odessa. Lors de cette séquence ahurissante, un landau avec un bébé dévale les marches pendant la fusillade. Si cela vous rappelle une scène du film « Les incorruptibles » de Brian De Palma, c'est normal, cette scène fut tournée en hommage au film d'Eisenstein.
En son temps le film fut un triomphe critique, mais connut un succès public mitigé à l'international (ce fut un succès en Russie). Il marcha très bien à New York où il resta sept semaines au prestigieux Astor, mais reçut un accueil poli à Washington, Chicago, San Francisco ou Baltimore. Après quoi le distributeur russe, qui ne bénéficiait pas de moyens importants laissa un peu tomber la diffusion américaine. Résultat, 65 % de ses recettes américaines ont été réalisées à New York.
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